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mercredi le 20 mars 2008 |
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Organiste,
pianiste, arrangeur, accompagnateur, chef d'orchestre et
auteur-compositeur-interprète, Daniel est né à Montréal le 1er décembre
1950. Fils de
l'organiste-pianiste de renom
Lucien Hétu, il commença l'étude du piano à l'âge de quatre ans, avec comme
professeur, nul autre que l'inoubliable
André Mathieu.
En 1962, à l'âge de 11
ans, Daniel enregistra son premier disque à l'orgue, sous étiquette RCA,
intitulé "La Parade des soldats de bois". Ce "45 tours" lui mérita le
Grand prix du disque canadien CKAC, section enfantine.
Entre 1967 et 1971, il poursuivit sa
formation musicale à l'École Vincent-d'Indy, où il étudia le piano, les
percutions et l'orchestration, jusqu'à l'obtention de trois baccalauréats
en musique. Il poursuivit ses études en orchestration et arrangements
avec le célèbre
Neil Chotem, pendant trois ans.
Après
avoir remporté la première place dans un concours d'orgues au Québec,
puis à Winnipeg, il représenta le Canada en 1971 au concours
international d'orgue Yamaha, à Nemuno Sato au Japon, où vingt-huit pays
étaient représentés. Épuisé par un vol qui dura 21 heures, il remporta
néanmoins le
premier prix. Consacré meilleur organiste au Monde, de nombreuses portes
s'ouvrirent alors devant lui à son retour.
En 1972, Daniel sort
son premier album instrumental, intitulé "Daniel Hétu joue Roger Whittaker"
et travailla comme arrangeur, accompagnateur et chef d'orchestre
attitré pour
René Simard, ce qui l'amena à voyager
aux États-Unis, en Europe et au Japon. Il participa également à
plusieurs enregistrements avec son père ainsi qu'avec différents artistes
tels Edith Butler, Renée Claude, Nicole Cloutier, Patsy
Gallant, Aimé Major, Renée Martel et autres. En
tant que chef d'orchestre, il
accompagna également la majorité des chanteuses
et chanteurs québécois
populaires de l'époque tels Véronique Béliveau, Michel Louvain et
autres. Dans une entrevue accordée à la revue Echos Vedettes, il
précisait alors que seul Robert Charlebois ne l'avait pas embauché. Pour
ce qui est des artistes internationaux, il accompagnai
de grands noms tels que Charles Aznavour, Gibert Bécaud,
Mireille Mathieu, Nicole Croisille et même James Brown.
De 1973 à 1976, il fut
l'arrangeur et le chef d’orchestre attitré de
Ginette Reno,
tant pour la création de disques que pour les spectacles.
En
1975 la Société Radio-Canada lui offrit la
direction musicale de l'émission télévisée "Faut voir ça" et en 1976 il
prit la baguette de l'émission "Les Coqueluches".
De
1977 à 1981 CFTM-TV lui offrit la direction
musicale de l'émission de variété "Les Tannants".
Au cours de la première année de cette émission,
il enregistra la célèbre ballade romantique "Je t’attendais", qui fit découvrir son
incontestable talent de chanteur de charme. Le "45 tours" se vendit à
plus de 100 000 d'exemplaires et lui mérita son premier disque d'or. Quelques
mois plus tard, l’album éponyme, qui popularisa également la chanson
"Je
cherche une fille" se vendit à plus de 80 000 de copies
et lui mérita, un second disque d'or.
En plus d'assumer la direction musicale
de différentes émissions de télé ainsi que la composition, l'enregistrement
et la production de
chansons pour lui-même, Daniel
composa aussi plusieurs thèmes musicaux d'émissions de radio et de télé
populaires (Le radio café Provigo, De bonne humeur, Les Tannants, L'Artishow,
Michel Jasmin, Découvertes, Montréal en direct, etc. ) ainsi que la
musique de plusieurs chansons qui furent popularisées par différents
chanteurs/chanteuses en plus des arrangements demandés par nombres
d'artistes. C'est d'ailleurs lui qui, à la demande de René Angelil,
écrivit les arrangements de la première chanson (Ce n'était qu'un rêve)
qui fit connaitre Céline Dion.
En 1980 il sortit son
deuxième album en tant que chanteur, intitulé "Femmes du monde", nommé d'après le
single à succès du même
nom.
Le 6 juin 1981 son amie de cœur, Linda
Garofalo, lui donna une magnifique petite fille qu'ils
appelèrent Dina. Trois mois plus tard soit le 19 septembre,
Linda et Daniel officialisèrent leur état en se mariant et en
faisant du même coup baptiser la petite Dina.
En 1981 il ajouta une corde de plus à son
arc en devenant co-animateur de l'émission l'Artishow avec
Pierre Lalonde et Fernand Gignac sur les ondes de CFTM-TV
En 1982 Daniel
sortit un autre album qu'il intitula "Et je rêve" sur lequel figuraient entre autre "Je danse
avec la vie" et "I believe in music".
Mais si la carrière de Daniel allait bon
train, il en était tout autrement dans sa vie sentimentale. À
peine un an après son mariage, des procédure de divorce furent
amorcées et la rupture du couple fut officialisée quelques mois
plus tard.
En 1983 CFTM-TV lui
offrit la direction musicale de l'émission " Michel Jasmin" et enregistra
l'album intitulé "Ma vie" qui popularisa "Amoureux de tes yeux" et
"Souris-moi".
De 1986 à 1989 il assura l'aspect musical de l'émission "Le radio café Provigo" diffusée sur les ondes de CJMS et enregistra
son dernier album qu'il intitula "Daniel Hétu" (1988) qui nous
donna entre autre les succès "Sans histoires" et "Le cœur en
quarantaine".
Puis, un comptable qui s'occupait des affaires de Daniel, de
Dominique Michel et de quelques autres artistes, disparut
soudainement de la circulation après avoir entièrement vidé les
comptes bancaires que ses clients. L'enquête policière révéla
ultérieurement que le fraudeur avait rapidement quitté le pays
avec tout l'argent qu'il était chargé de gérer. Daniel, qui
avait confié la gestion de la totalité de ses avoir à cet
individu, se retrouva alors, du jour au lendemain, complètement
sans un sous. Ne pouvant plus compter sur ses revenus de
placements pour couvrir les frais hypothécaires pour sa maison
et son studio, il se retrouva, quelques jours à peine après
avoir découvert l'arnaque, contraint de déclarer faillite.
Le 15 aout 1992 Daniel convola en
seconde noce
avec la productrice Diane Juteau.
L'année suivante il sortit
une compilation de ses plus grands succès intitulé "Rétrospective" et en novembre, le couple alla s'établir en
Floride où Daniel travailla comme animateur-pianiste-chanteur jusqu'en septembre
1995, date où ils revinrent vivre à Montréal.
Daniel œuvra ensuite comme
directeur musical pour
les différents shows produits par son épouse Diane et accompagna
occasionnellement certains chanteurs et certaines chanteuses en
spectacle.
En novembre 1999, la
SOCAN lui rendit hommage en lui remettant un trophée pour
souligner le fait que le grand succès "Je t'attendais" avait été joué
plus de 25 000 fois à la radio. Au même moment il compose textes et
musiques d'une cassette sensuelle intitulée "Orgasme", sur laquelle on
peut entendre 4 narrations suggestives,
propres à créer une ambiance émoustillante.
En 2003 et 2004, après 20
ans d'absence à la télévision, Daniel assura l'aspect
musical de l'émission "Un air d'été" animée par Serge Laprade au canal
VOX.
En 2003, 2005 et 2006, il assura également l'aspect
musical des tournées "Santé
bel âge", qui lui firent sillonner le Québec, du
nord au sud et d'est en ouest, pendant plusieurs mois.
En fin 2006, il
assuma aussi la direction musicale du spectacle bénéfice pour "Le Chaînon",
afin d'aider cet organisme charitable à ramasser les fonds nécessaires
pour continuer à venir en aide aux femmes en difficultés.
Or s i
pour plusieurs, Daniel n'était identifié qu'à son grand succès "Je
t'attendais", il était beaucoup plus qu'une chanson, beaucoup plus qu'un
chanteur ou qu'un simple pianiste. La musique ne faisait pas partie de sa
vie, c'était toute sa vie ! Pour lui la musique était plus qu'un métier, c'était une
réelle passion
! Il aimait jouer et chanter certes, mais là où il se réalisait
véritablement, c'est dans la création. Dans le confort du bureau aménagé
dans sa résidence, le maestro pouvait s'installer au
clavier, allumer ses consoles, enfiler ses écouteurs et monter, étape par
étape, des trames musicales, distinctives tant par leur sonorité
exceptionnelle que par la qualité supérieure des arrangements qu'il
concevait, ou il pouvait se camper au piano pour créer des pièces originales, qui
révélaient allègrement ka passion et le génie musical qui l'animait.
Parce qu'il était peu
enclin aux mondanités, il faisait rarement parler de
lui et les caméras avaient peu d'occasion de saisir son image. Néanmoins, il demeurait très actif musicalement
en tant qu'arrangeur, accompagnateur et chanteur, car il faut dire que depuis
ses débuts comme chanteur en 1977, Daniel ne cessa jamais d'offrir des spectacles occasionnels
aux
cours desquels sa voix chaude berçait des centaines de personnes au rythme
de l'amour et du charme.
Depuis des années, Daniel
avait aussi entrepris la création d'une grande dramatico-musicale, faite
sur mesure pour Broadway, étayant dans sa tête peu à peu à lui seul, le scénario, la
chorégraphie, la musique et les paroles dans la langue de Shakespeare.
En 2006 il entra en studio avec quelques artiste, dont Claudette Dion,
Guy Harvey et son fils Pierre, et enregistra les démos de 7 chansons de
cette œuvre qu'il présenta, avec un résumé du scénario, à René Angelil.
Ce dernier se montra fort intéressé
mais Daniel n'eut malheureusement pas la possibilité de terminer le tout.
Mardi le 4 décembre 2007, après
qu'il eut complété une journée de travail en studio pour un
album de Mario Lirette, il revint
chez lui et en fin de soirée, une terrible hémorragie gastrique
força son transport de toute urgence à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Luttant contre la montre, les médecins parvinrent à stabiliser
son état après qu'il eut perdu près de trois litres de sang.
Transféré aussitôt à l'hôpital Saint-Luc du C.H.U.M. de Montréal,
il se retrouva en chirurgie pour débloquer l'artère sous le
foie, qui solidement obstruée, amenait apparemment le sang à se
rediriger en grande quantité dans les poumons et l'estomac.
Grace à une nouvelle technologie développée justement à
Saint-Luc, l'artère pu être rouverte et la vie de Daniel fut
sauvé in extrémis.
L'hémorragie
provoqua néanmoins un choc terrible sur son système, au point où
temporairement, certains de ses organes, comme les reins et le
pancréas arrêtèrent pratiquement de fonctionner. Après quelques
jours, les médecins constatèrent que l'opération avait bien
réussis et que Daniel semblait sur la voie d'amorcer une longue
convalescence. Au cours de jours qui suivirent
il récupéra quelque peu, sous haute surveillance, dans la
chambre qui lui avait été assignée face au poste de garde.
Une semaine
après la chirurgie, son état continuait de s'améliorer et son
moral d'acier le soutenait à merveille. Il
commença graduellement à recevoir ses amis à sa chambre, se
permettant même occasionnellement de les accompagner dans un
petit salon aménagé sur l'étage.
Malgré con état
de santé qualifié de très sérieux, il semblait relativement
bien. Fidèle à lui-même, l'humour était au rendez-vous et les
rires fusaient lorsqu'il amusait ses invités par des blagues ou
des commentaires loufoques. Trouvant le temps long, il entrepris même la création d'un livre de
contes musicaux pour enfants qu'il disait vouloir produire dès
sa sortie. Mais même si son moral était bon et si son état
semblait s'améliorer, au point de lui permettre de rigoler et de se balader
sur l'étage, son état s'avérait tout de même grave et les
médecins insistaient sur le fait que nonobstant les apparences,
Daniel était très malade.
Il passa donc la veille, la journée et le lendemain de noël au centre
hospitalier entouré de son épouse Diane et de ses proches, à
répéter qu'il allait bien et qu'il allait très probablement retourner chez
lui sous peu. Hélas, deux jours plus tard, soit le 28 décembre, en fin de soirée,
le "tip" placé dans l'artère de son foie s'affaissa sous la
pression et une nouvelle hémorragie survint brusquement. Il fut
aussitôt amené en salle d'opération où les médecins durent
procéder à une nouvelle chirurgie d'urgence pour corriger le
problème. Douze heures plus tard, sans que personne ne puisse
s'y attendre, une troisième
hémorragie survint, terriblement violente cette fois et il fallu plus de dix
heures de travail acharné pour la juguler. De retour aux soins intensifs, Daniel
sombra alors dans un profond coma et n'en ressortit jamais.
Dix jours plus
tard, soit le mardi 8 janvier 2008, à 23h25,
épuisé par l'épreuve, son cœur arrêta de battre et
il s'envola doucement rejoindre son père Lucien, son professeur André Mathieu
et plusieurs autres qu'il admirait tant tels Rachmaninov et Beethoven.
Nous nous souviendrons toujours
de cet homme extraordinaire qui, durant son trop court passage
ici-bas, se dévoua entièrement à semer généreusement en nos
cœurs de si douces et tendres notes d'amour.
Eugène L. Bérubé
Révisé
mercredi le 19 mars 2009 |