Biographie  Révisé mercredi le 20 mars 2008
 

 

 

 

 

 

 

 

© Copyright 2007-2008  Eugene L. Berube -  Tous droits réservés

Organiste, pianiste, arrangeur, accompagnateur, chef d'orchestre et auteur-compositeur-interprète, Daniel est né à Montréal le 1er décembre 1950. Fils de l'organiste-pianiste de renom Lucien Hétu, il commença l'étude du piano à l'âge de quatre ans, avec comme professeur, nul autre que l'inoubliable André Mathieu.

En 1962, à l'âge de 11 ans, Daniel enregistra son premier disque à l'orgue, sous étiquette RCA, intitulé "La Parade des soldats de bois". Ce "45 tours" lui mérita le Grand prix du disque canadien CKAC, section enfantine.

Entre 1967 et 1971, il poursuivit sa formation musicale à l'École Vincent-d'Indy, où il étudia le piano, les percutions et l'orchestration, jusqu'à l'obtention de trois baccalauréats en musique. Il poursuivit ses études en orchestration et arrangements avec le célèbre Neil Chotem, pendant trois ans.

Après avoir remporté la première place dans un concours d'orgues au Québec, puis à Winnipeg, il représenta le Canada en 1971 au concours international d'orgue Yamaha, à Nemuno Sato au Japon, où vingt-huit pays étaient représentés. Épuisé par un vol qui dura 21 heures, il remporta néanmoins le premier prix.  Consacré meilleur organiste au Monde, de nombreuses portes s'ouvrirent alors devant lui à son retour.

En 1972, Daniel sort son premier album instrumental, intitulé "Daniel Hétu joue Roger Whittaker" et travailla comme arrangeur, accompagnateur et chef d'orchestre attitré pour René Simard, ce qui l'amena à voyager aux États-Unis, en Europe et au Japon. Il participa également à plusieurs enregistrements avec son père ainsi qu'avec différents artistes tels Edith Butler, Renée Claude, Nicole Cloutier, Patsy Gallant, Aimé Major, Renée Martel et autres. En tant que chef d'orchestre, il accompagna également la majorité des chanteuses et chanteurs québécois populaires de l'époque tels Véronique Béliveau, Michel Louvain et autres. Dans une  entrevue accordée à la revue Echos Vedettes, il précisait alors que seul Robert Charlebois ne l'avait pas embauché. Pour ce qui est des artistes internationaux, il accompagnai de grands noms tels que Charles Aznavour, Gibert Bécaud, Mireille Mathieu, Nicole Croisille et même James Brown.

De 1973 à 1976, il fut l'arrangeur et le chef d’orchestre attitré de Ginette Reno, tant pour la création de disques que pour les spectacles.

En 1975 la Société Radio-Canada lui offrit la direction musicale de l'émission télévisée "Faut voir ça" et en 1976 il prit la baguette de l'émission "Les Coqueluches".

De 1977 à 1981 CFTM-TV lui offrit la direction musicale de l'émission de variété "Les Tannants".  Au cours de la première année de cette émission, il enregistra la célèbre ballade romantique "Je t’attendais", qui fit découvrir son incontestable talent de chanteur de charme. Le "45 tours" se vendit à plus de 100 000 d'exemplaires et lui mérita son premier disque d'or. Quelques mois plus tard, l’album éponyme, qui popularisa également la chanson "Je cherche une fille" se vendit à plus de 80 000 de copies et lui mérita, un second disque d'or. 

En plus d'assumer la direction musicale de différentes émissions de télé ainsi que la composition, l'enregistrement et la production de chansons pour lui-même, Daniel composa aussi plusieurs thèmes musicaux d'émissions de radio et de télé populaires (Le radio café Provigo, De bonne humeur, Les Tannants, L'Artishow, Michel Jasmin, Découvertes, Montréal en direct, etc. ) ainsi que la musique de plusieurs chansons qui furent popularisées par différents chanteurs/chanteuses en plus des arrangements demandés par nombres d'artistes. C'est d'ailleurs lui qui, à la demande de René Angelil, écrivit les arrangements de la première chanson (Ce n'était qu'un rêve) qui fit connaitre Céline Dion.

En 1980 il sortit son deuxième album en tant que chanteur, intitulé "Femmes du monde", nommé d'après le single à succès du même nom.

Le 6 juin 1981 son amie de cœur, Linda Garofalo, lui donna une magnifique petite fille qu'ils appelèrent Dina. Trois mois plus tard soit le 19 septembre, Linda et Daniel officialisèrent leur état en se mariant et en faisant du même coup baptiser la petite Dina.

En 1981 il ajouta une corde de plus à son arc en devenant co-animateur de l'émission l'Artishow avec Pierre Lalonde et Fernand Gignac sur les ondes de CFTM-TV

En 1982 Daniel sortit un autre album qu'il intitula "Et je rêve" sur lequel figuraient entre autre "Je danse avec la vie" et "I believe in music".

Mais si la carrière de Daniel allait bon train, il en était tout autrement dans sa vie sentimentale. À peine un an après son mariage, des procédure de divorce furent amorcées et la rupture du couple fut officialisée quelques mois plus tard.

En 1983 CFTM-TV lui offrit la direction musicale de l'émission "Michel Jasmin" et enregistra l'album intitulé "Ma vie" qui popularisa "Amoureux de tes yeux" et "Souris-moi".

De 1986 à 1989 il assura l'aspect musical de l'émission "Le radio café Provigo" diffusée sur les ondes de CJMS et enregistra son dernier album qu'il intitula "Daniel Hétu" (1988) qui nous donna entre autre les succès "Sans histoires" et "Le cœur en quarantaine".

Puis, un comptable qui s'occupait des affaires de Daniel, de Dominique Michel et de quelques autres artistes, disparut soudainement de la circulation après avoir entièrement vidé les comptes bancaires que ses clients. L'enquête policière révéla ultérieurement que le fraudeur avait rapidement quitté le pays avec tout l'argent qu'il était chargé de gérer. Daniel, qui avait confié la gestion de la totalité de ses avoir à cet individu, se retrouva alors, du jour au lendemain, complètement sans un sous. Ne pouvant plus compter sur ses revenus de placements pour couvrir les frais hypothécaires pour sa maison et son studio, il se retrouva, quelques jours à peine après avoir découvert l'arnaque, contraint de déclarer faillite.

Le 15 aout 1992 Daniel convola en seconde noce avec la productrice Diane Juteau.

L'année suivante il sortit une compilation de ses plus grands succès intitulé "Rétrospective" et en novembre, le couple alla s'établir en Floride où Daniel travailla comme animateur-pianiste-chanteur jusqu'en septembre 1995, date où ils revinrent vivre à Montréal.

Daniel œuvra ensuite comme directeur musical pour les différents shows produits par son épouse Diane et accompagna occasionnellement certains chanteurs et certaines chanteuses en spectacle.

En novembre 1999, la SOCAN lui rendit hommage en lui remettant un trophée pour souligner le fait que le grand succès "Je t'attendais" avait été joué plus de 25 000 fois à la radio. Au même moment il compose textes et musiques d'une cassette sensuelle intitulée "Orgasme", sur laquelle on peut entendre 4 narrations suggestives, propres à créer une ambiance émoustillante.

En 2003 et 2004, après 20 ans d'absence à la télévision, Daniel assura l'aspect musical de l'émission "Un air d'été" animée par Serge Laprade au canal VOX.

En 2003, 2005 et 2006, il assura également l'aspect musical des tournées "Santé bel âge", qui lui firent sillonner le Québec, du nord au sud et d'est en ouest, pendant plusieurs mois.

En fin 2006, il assuma aussi la direction musicale du spectacle bénéfice pour "Le Chaînon", afin d'aider cet organisme charitable à ramasser les fonds nécessaires pour continuer à venir en aide aux femmes en difficultés.

Or si pour plusieurs, Daniel n'était identifié qu'à son grand succès "Je t'attendais", il était beaucoup plus qu'une chanson, beaucoup plus qu'un chanteur ou qu'un simple pianiste. La musique ne faisait pas partie de sa vie, c'était toute sa vie ! Pour lui la musique était plus qu'un métier, c'était une réelle passion ! Il aimait jouer et chanter certes, mais là où il se réalisait véritablement, c'est dans la création. Dans le confort du bureau aménagé dans sa résidence, le maestro pouvait s'installer au clavier, allumer ses consoles, enfiler ses écouteurs et monter, étape par étape, des trames musicales, distinctives tant par leur sonorité exceptionnelle que par la qualité supérieure des arrangements qu'il concevait, ou il pouvait se camper au piano pour créer des pièces originales, qui révélaient allègrement ka passion et le génie musical qui l'animait.

Parce qu'il était peu enclin aux mondanités, il faisait rarement parler de lui et les caméras avaient peu d'occasion de saisir son image. Néanmoins, il demeurait très actif musicalement en tant qu'arrangeur, accompagnateur et chanteur, car il faut dire que depuis ses débuts comme chanteur en 1977, Daniel ne cessa jamais d'offrir des spectacles occasionnels aux cours desquels sa voix chaude berçait des centaines de personnes au rythme de l'amour et du charme.

Depuis des années, Daniel avait aussi entrepris la création d'une grande dramatico-musicale, faite sur mesure pour Broadway, étayant dans sa tête peu à peu à lui seul, le scénario, la chorégraphie, la musique et les paroles dans la langue de Shakespeare. En 2006 il entra en studio avec quelques artiste, dont Claudette Dion, Guy Harvey et son fils Pierre, et enregistra les démos de 7 chansons de cette œuvre qu'il présenta, avec un résumé du scénario, à René Angelil. Ce dernier se montra fort intéressé mais Daniel n'eut malheureusement pas la possibilité de terminer le tout.

 

Mardi le 4 décembre 2007, après qu'il eut complété une journée de travail en studio pour un album de Mario Lirette, il revint chez lui et en fin de soirée, une terrible hémorragie gastrique força son transport de toute urgence à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Luttant contre la montre, les médecins parvinrent à stabiliser son état après qu'il eut perdu près de trois litres de sang. Transféré aussitôt à l'hôpital Saint-Luc du C.H.U.M. de Montréal, il se retrouva en chirurgie pour débloquer l'artère sous le foie, qui solidement obstruée, amenait apparemment le sang à se rediriger en grande quantité dans les poumons et l'estomac. Grace à une nouvelle technologie développée justement à Saint-Luc, l'artère pu être rouverte et la vie de Daniel fut sauvé in extrémis.    

L'hémorragie provoqua néanmoins un choc terrible sur son système, au point où temporairement, certains de ses organes, comme les reins et le pancréas arrêtèrent pratiquement de fonctionner. Après quelques jours, les médecins constatèrent que l'opération avait bien réussis et que Daniel semblait sur la voie d'amorcer une longue convalescence. Au cours de jours qui suivirent il récupéra quelque peu, sous haute surveillance, dans la chambre qui lui avait été assignée face au poste de garde.

Une semaine après la chirurgie, son état continuait de s'améliorer et son moral d'acier le soutenait à merveille. Il commença graduellement à recevoir ses amis à sa chambre, se permettant même occasionnellement de les accompagner dans un petit salon aménagé sur l'étage.

Malgré con état de santé qualifié de très sérieux, il semblait relativement bien. Fidèle à lui-même, l'humour était au rendez-vous et les rires fusaient lorsqu'il amusait ses invités par des blagues ou des commentaires loufoques. Trouvant le temps long, il entrepris même la création d'un livre de contes musicaux pour enfants qu'il disait vouloir produire dès sa sortie. Mais même si son moral était bon et si son état semblait s'améliorer, au point de lui permettre de rigoler et de se balader sur l'étage, son état s'avérait tout de même grave et les médecins insistaient sur le fait que nonobstant les apparences, Daniel était très malade.

Il passa donc la veille, la journée et le lendemain de noël au centre hospitalier entouré de son épouse Diane et de ses proches, à répéter qu'il allait bien et qu'il allait très probablement retourner chez lui sous peu. Hélas, deux jours plus tard, soit le 28 décembre, en fin de soirée, le "tip" placé dans l'artère de son foie s'affaissa sous la pression et une nouvelle hémorragie survint brusquement. Il fut aussitôt amené en salle d'opération où les médecins durent procéder à une nouvelle chirurgie d'urgence pour corriger le problème. Douze heures plus tard, sans que personne ne puisse s'y attendre, une troisième hémorragie survint, terriblement violente cette fois et il fallu plus de dix heures de travail acharné pour la juguler. De retour aux soins intensifs, Daniel sombra alors dans un profond coma et n'en ressortit jamais.

Dix jours plus tard, soit le mardi 8 janvier 2008, à 23h25, épuisé par l'épreuve, son cœur arrêta de battre et il s'envola doucement rejoindre son père Lucien, son professeur André Mathieu et plusieurs autres qu'il admirait tant tels Rachmaninov et Beethoven.

Nous nous souviendrons toujours de cet homme extraordinaire qui, durant son trop court passage ici-bas, se dévoua entièrement à semer généreusement en nos cœurs de si douces et tendres notes d'amour.

Eugène L. Bérubé

Révisé mercredi le 19 mars 2009

 

 

© Copyright 2007-2010  Eugene L. Berube  - Tous droits réservés
L'ensemble du contenu de ce site est protégé par la loi sur les droits d'auteur, tel que stipulé dans la section "Conditions d'utilisation".
Toute reproduction totale ou partielle d'éléments apparaissant sur ce site est strictement prohibée, sans l'autorisation du webmaster,
Le non respect de ces conditions pourra donner lieu à des poursuites légales.